Guitare Story

Denis Fargeot a écrit un long article pour le site Médiator, sur les différentes guitares de Dan Ar Braz depuis ses débuts, que nous reproduisons ici dans son intégralité. Merci à lui.


01-egmond_2En 1963, Daniel LE BRAS a quinze ans et joue sur sa première guitare électrique : une demi-caisse EGMOND achetée au magasin  » Troalin  » à Concarneau ; le poste de radio familial à lampes lui sert d’ampli.

02-rebelles_4Dans les années 1967/68/69, Dan fait partie de plusieurs groupes de rock :  » Les REBELLES « ,  » les DONALDS « ,  » LES CRATERES « ,  » Lili RONAC’H et LES KELTS « ,  » les JERRYS  » (avec Michel SANTANGELLI à la batterie).

03-strat_et_reverb_7Pour son premier vrai bal à Plomodiern dans l’orchestre de Jack THIERRY, Dan joue sur une guitare d’emprunt ; un peu plus tard, il rachète la STRATOCASTER de Gabriel HIPPOLYTE, le soliste des Cratères ; son ampli est un FENDER SUPER REVERB – la strato est un modèle de 1963 avec le sélecteur 3 positions que Dan coince parfois en position intermédiaire pour obtenir le fameux son hors phase des micros.

Très influencé par les shadows, Dan s’est acheté une CHAMBRE d’ECHO à lampes de marque  » écholette  » qui deviendra un des éléments-clé de sa sonorité particulière : un certain jour, sans le vouloir, il monte un peu trop le volume de la chambre d’écho qui se met à délivrer une saturation très riche en harmoniques et privilégiant les fréquences haut-médium.Dan se fabrique alors un câble en  » Y  » pour utiliser les deux entrées de l’écholette et le tour est joué ! S’ensuit un son immédiatement reconnaissable qui, en plus du toucher inimitable du guitariste quimpérois, deviendra non seulement la signature même de ses propres albums, mais le fera tout de suite  » repérer  » lors de ses fréquentes interventions aux côtés de nombreux artistes.

04-framus_6A la même époque, Dan possède aussi une acoustique FRAMUS.

05-favino_8En 1970, Dan forme son propre groupe  » MOR  » ; sur l’album « STATIONS », Dan joue toujours avec la STRATO, l’echolette et l’ampli FENDER, mais la guitare acoustique que l’on entend, notamment sur « Merci M. Stephen Stills » et sur l’intro de « Gavotte », est une dreadnought FAVINO. 1971 : Dan enregistre avec Alan STIVELL « Renaissance de la Harpe Celtique » avec le même matériel.

06-strato_scene_11L’année 1972 aux côtés de Stivell, le son est très blues/rock surtout sur la scène de l’Olympia de Paris, le 28 Février. Dan possède toujours sa STRATO, mais son ampli est un énorme deux corps MARSHALL 100 watts rouge.

« …Je suis allé l’acheter à Brest chez « Paris Music » en compagnie de mon père » se souvient-il . Cet ampli est un modèle assez rare car il comporte une grosse trompe d’aigus logée dans un caisson surmontant le baffle, et délivre de ce fait une patate incroyable.

« …je ne pouvais pas pousser les watts à fond pour distordre car le volume sonore aurait été insupportable au sein du groupe d’Alan, j’avais donc recours à la saturation de l’écholette qui ne me servait plus qu’à cela » On entend cependant l’écho de cette machine sur « Ta mi sgith » et « the wind of keltia » (sur la version studio, plus nettement).

07-favino_scene_10Sa guitare acoustique est toujours la FAVINO que l’on distingue sur la version studio de « Tri martolod » dans une rythmique, là-encore propre au style de Dan. 1973 : Sur l’album E Langonet, Dan joue uniquement acoustique avec sa FAVINO.

08-strat_brezoneg_131974 : retour aux sons très saturés sur l’album « CHEMINS DE TERRE » d’Alan Stivell. L’enregistrement a lieu au studio d’Hérouville. Faisant hurler son Marshall (poussé plus que d’ordinaire), Dan torture les cordes de sa strato dans des bends furieux et lui donne littéralement la parole pour réclamer la réhabilitation de la langue bretonne : « Hep Brezhoneg, Breizh ebet ! » – un véritable solo d’anthologie réalisé en une seule prise qui égale celui de Clapton sur crossroads.

« …A l’époque, j’ai eu de la chance de posséder un ampli puissant pour évacuer les bouffées de colère qui m’envahissaient en voyant la France s’acharner à vouloir faire disparaître le patrimoine breton… », dira Dan lors d’une interview récente.

09-guild_12cordes_17Vers la fin de l’année 1974, Dan Ar Braz se sépare de sa STRATO : « …je regrette beaucoup de l’avoir vendue ! », déclare t-il aujourd’hui et opte pour une OVATION BREADWINNER ; ce modèle dont le corps a une découpe assez curieuse possède un manche 24 cases et comporte beaucoup d’électronique, mais Dan ne la gardera pas longtemps; en janvier 1977, contre la reprise de cette guitare, il se rachètera une GUILD 12 cordes à Paris.

10-gibsonSG_14Dan est toutefois séduit par la puissance des micros humbuckers et fait l’acquisition d’une GIBSON SG STANDARD achetée à Gourin chez Mrs Sévenéant.

11-marshall_15Ayant revendu son gros MARSHALL rouge (…trop lourd et trop unique, déclare t-il), il se rachète un autre deux corps de la même marque mais plus classique à Londres. « … je voulais me rapprocher du son de Clapton » et cela s’entend en cette année 1975 lors du concert donné par Alan Stivell au stadium de Dublin ou Dan « décolle » sur le chorus de « Bal ha dans plinn » : un clin d’oeil à Cream et aux Bluesbreakers.

Pour les parties acoustiques, Dan possède toujours sa GUILD branchée direct console via une cellule piezzo ; sur la chanson « Digor eo an hent », il intercale même un PHASING, un des tout premiers, acheté à Montréal. Fin 1975, comme pour marquer la fin d’une époque, Dan se sépare de sa FAVINO qu’il revend à Raymond RIOU, guitariste des SONERIEN DU, puis il se rachète une GUILD chez Dadi’s Music à Paris.


L’année 1976 amorce la fin de la collaboration avec Alan STIVELL. Déjà, en décembre 1975, en plein milieu d’une tournée de la banlieue parisienne et d’un concert unique au  » Stadium  » de Dublin le groupe des années lumière éclate. Tout le monde s’en va pour former le group YS – ce fameux  » groupe de Stivell  » qui faisait tant peur à … Alan STIVELL lui-même. Tout le monde, sauf Dan qui change d’avis au dernier moment à l’immense colère de ses amis du groupe. Pierre Chéreze prendra sa place au sein d’YS.En janvier 76, Stivell est en tournée en Angleterre avec un nouveau groupe dans lequel on retrouve entre autres le frère de France Gall et le légendaire violoniste de Fairport Convention : Dave Swarbrick. La tournée commence d’une façon chaotique et se termine en triomphe à l’Albert Hall de Londres.Puis Stivell décide de faire un break et Dave Swarbrick, impressionné par le jeu de Dan AR BRAZ lui téléphone à quatre heures du matin !… pour lui demander de rejoindre le FAIRPORT CONVENTION.

12-gibsonL6S_16Entre temps, Dan a revendu sa SG à Pierre Bensusan… qui se la fera voler à Toulouse dans les loges…
Sa nouvelle guitare est une GIBSON L6S manche 24 cases, qui outre un rotocontacteur 6 positions comportait un switch de splittage des micros : « … une guitare fabuleuse en possibilités, mais comme je craignais tellement de tomber en panne avec le switch, je m’en étais procuré un second en rechange – d’ailleurs, je l’ai même conservé… » précise Dan.

Les amplis deux corps étant décidément trop lourds à transporter, il se tourne vers un COMBO à TRANSISTORS de marque HINSLEY
« …cet ampli assez quelconque possédait une sonorité incroyable pour des transistors ! » déclare t-il. Comme la chambre d’écho était encombrante et la fonction écho très peu utilisée, Dan demande alors à Chris, le guitar-tech de Fairtport de lui fabriquer un simple préampli à lampes copié sur le circuit de l’écholette. (il utilisera d’ailleurs cette machine jusqu’au milieu des années 80 avant qu’elle ne soit détrônée par l’arrivée des premiers effets à programmation.

Il n’est malheureusement pas possible d’écouter le son que Dan avait avec Fairport car aucun album n’ a été enregistré du temps de sa participation au sein du groupe ; la seule solution pour entendre la L6S et le combo Hinsley est de se procurer l’album vinyl (hélas jamais réédité en CD) de SONERIEN DU (Sonerien Du Vol.3 chez Arfolk) – en effet, après 6 mois de tournées avec Fairtport, Dan est rentré en Bretagne et joue avec le célèbre groupe de Fest noz ou il en profite pour consolider gavottes et laridés à coups de riffs saignants et d’ornementer les plinn avec de belles envolées très legato.

13-gibsonL6S_catalogue(photo issue d’un catalogue)

14-guild_douarnevez_18L’année 1977 est surtout marquée par la sortie de son premier album solo « DOUAR NEVEZ » ; cette oeuvre merveilleuse, véritable fresque sonore raconte la légende de la ville d’Ys. Les arrangements sont tellement bien faits qu’on ne peut s’empêcher de guetter la marée basse en baie de Douarnenez pour essayer d’apercevoir quelque soubassement de muraille recouvert d’algues…

Pour l’enregistrement aux studios Frémontel en Normandie, Dan a utilisé sa GIBSON L6S, son préampli à lampes et l’ampli Hinsley. Les morceaux acoustiques sont joués sur la GUILD (d’ailleurs le verso de la pochette comporte une photo de Dan avec cette guitare).

1978 : Enregistrement de  » ALLEZ DIRE A LA VILLE « . Dan AR BRAZ met ici en musique les poèmes de Xavier Graal avec toujours la L6S branchée sur le combo HINSLEY via le préampli à lampes ; les morceaux acoustiques sont joués avec la GUILD. Sur  » SUITE ECOSSAISE & FAREWELL BOB BROWN « , il utilise sa technique particulière (saturation + combinaison de hammer on / trémolos au médiator) pour suivre note pour note la cornemuse de Patrick MOLARD.

La couleur jazz/rock est également présente : feedback et bends s’enroulent et se mélangent en spirale avec les notes  » pitchées  » des claviers de Benoît WIDEMANN sur  » LES OISEAUX ET LES ELECTRONS DE BRENNILIS « . Les effets de chorus/flanger font aussi leur apparition.

15-morch_originale_191979 : sortie de  » THE EARTH’S LAMENT « . Durant ses tournées précédentes, Dan découvre les guitares du luthier Danois : MÖRCH. Un modèle retient son attention c’est une guitare dont la corne supérieure est ornée d’une volute en forme de mandoline Gibson, le manche large et fin comprend 24 cases.

16-morch_originale_rory_20Pour la partie électronique les deux humbuckers sont contrôlés par un volume/tonalité et un switch trois positions. Cette guitare est pratiquement omniprésente sur tout l’album : en arpèges planants sur  » THE PIPER’S GLADE  » ou, dans un style plus musclé sur  » TO RORY  » (premier hommage au jeu incandescent du bluesman irlandais) ou encore  » MENEZ DU  » une gavotte très boogie/rock exécutée sur un tempo propre à faire digérer d’un seul coup les crêpes les plus épaisses !

Le seul morceau acoustique est le superbe instrumental  » WILD HOPES « , ou la GUILD sera entendue pour la dernière fois.Cet album marque aussi la fin de l’époque  » gros sons très saturés « . Dan abandonne également le vieux tandem préampli à lampes / combo HINSLEY, matos avec lequel il aura sans doute joué le plus longtemps.

17-pavy_forever_29Le 15 Octobre 1980, achat de la première  » DIDIER PAVY « . « …toujours et plus que jamais d’actualité, c’est une guitare inspirée des Martin D 15 : petite caisse, mais puissance sonore impressionnante ! … » précise DAN. 1981 : Dan décide de se faire construire une seconde guitare acoustique, mais ce choix tombe précisément au moment ou Didier PAVY décide d’arrêter son activité de luthier ; ce dernier se tourne alors vers son confrère Alain QUEGUINER en lui confiant les plans et le moule ; il lui prodigue également ses conseils.
Alain QUEGUINER réalise alors une réplique exacte du modèle d’origine… également toujours d’actualité sous les doigts de Dan !

1982 : achat d’une troisième  » PAVY  » revendue à un ami italien.
C’est également à la fin de cette même année que sort l’album  » ACOUSTIC  » dans lequel la magnifique sonorité de ces guitares évoque au fil des morceaux les macareux qui dansent au rythme des vagues, les marins partis pour l’éternité vers les îles… mais aussi la colère !
La chanson  » PUBLIC INQUIRY  » est un rappel à la raison, voire un anathème ! Dan retrouvant sa voix rauque de bluesman martèle les cordes de sa Pavy pour que le granit multimillénaire de Plogoff ne soit pas rongé par les verrues de béton d’une centrale nucléaire !
« … pour ce morceau, nous avons enregistré la guitare avec beaucoup de compression, à la limite de la saturation… » En ce qui concerne les effets, Dan inaugure tout un set de mini pédales à mémoire IBANEZ (PDM – PDE – PDD : Modulation, équalisation et delay aux sons superbes). Puis, juste après il s’achète le premier pédalier multi-effet BOSS ME 10.

Le 17 Janvier 1984, lors de l’émission Vagabondages sur TF1, Dan AR BRAZ est l’invité de Roger Gicquel en compagnie de Gilles SERVAT; à cette occasion il interprète  » Dix ans déjà  » et  » Sainte Marine  » sur l’une des guitares PAVY. Fin 1984, début 1985 : enregistrement et mixage de l’album  » MUSIQUES POUR LES SILENCES A VENIR  » autre album instrumental où les accords arpégés de guitare électrique ont parfois un son  » cathédrale « &; les mélodies sont jouées alternativement en son clair ou saturé ; une TAKAMINE cordes nylon intervient également sur  » AVENUE DU HENT GLAZ « ,  » THEME POUR SUZAN « . Pour les rythmiques acoustiques, Dan utilise ses  » PAVY « .

18-morch_oudenot_2219-morch_oudenotAu début des années 80, Dan AR BRAZ ayant rencontré le luthier Guy OUDENOT, lui demande de restaurer sa MÖRCH qui a un peu souffert des années de tournées. A force de restauration, elle rend l’âme et Dan demande à Guy de lui construire un nouveau modèle basé sur cette même guitare danoise.

20-morch_oudenot_21L’électronique se compose d’un kit EMG (deux simples & et un double) contrôlés par un volume/expandeur et une tonalité ; trois switches permettent de sélectionner chaque micro dans de multiples combinaisons. Le son délivré par les deux simples bobinages est très cristallin, mais en saturation, c’est le double qui prend le pouvoir.

1988 : Sortie de l’album  » SEPTEMBRE BLEU « , dans la lignée du précédent, qui comporte toujours de magnifiques séquences de guitare électrique en son clair ou saturé qui viennent souligner les rythmiques jouées sur les PAVY.

21-double_manche_oudenot_24Les acoustiques TAKAMINE cordes nylon sont également présentes :  » DE LA PRESQU’ILE AUX ILES « . De même, une douze cordes (modèle double manche OUDENOT) apparaît sur l’intro du très méditatif  » THEME FOR THE BAY « .

1989 : Un module synthé ROLAND GR 50 et un capteur GK2, bientôt suivis en 1990 par une réverb LEXICON viennent compléter la  » panoplie électrique « . Cette unité de réverbération sera encore utilisée dans le rack des premiers concerts de  » L’HERITAGE « .

L’album  » SONGS  » est enregistré au printemps de l’année 1990  et Dan travaille déjà sur le suivant :  » BORDERS OF SALT « .

22-oudenot_caisse_25Il se fait faire sur mesure une guitare électro-acoustique par Guy OUDENOT : c’est un modèle demi caisse fermée, table épicéa, fond & éclisses acajou, manche acajou touche ébène, 2 micros EMG + expandeur + un micro électro acoustique NB DUCER (qui équipe aussi les deux PAVY).On peut entendre cette guitare sur la chanson  » Jenny  » de l’album  » BORDERS OF SALT « .
 » … je: m’en suis séparé et je le regrette maintenant …  »

En Mai 1991 l’album  » BORDERS OF SALT  » sort du studio  » Woodworm’s Hilton  » de son ami Dave Pegg .
Dan joue sur les électriques Guy OUDENOT, les acoustiques Didier PAVY et TAKAMINE nylon.
Le son des électriques est simplement passé par une petite pédale Ibanez PDD  » overdrive  » puis direct dans la console. Ces pédales superbes à dix mémoires n’existent plus, malheureusement. L’accompagnement acoustique des chansons est souligné par les mélodies des électriques OUDENOT ou des TAKAMINE nylon.

De beaux effets de violoning évoquent toujours le grand large et le chant des baleines sur  » REGARDE AUTOUR  » (paroles de Melaine FAVENNEC).A la fin de la face B, sur une rythmique acoustique rageuse renforcée de notes saturées, Dan en profite pour lacérer la caricature d’une Bretagne  » gourde et arriérée… ?! « , donnée à travers le personnage de Bécassine, paru en 1905 en BD puis repris dans les années 80 sous forme d’une stupide chansonnette  » pour enfants « .Son set s’est également enrichi d’un rack multi effets SE 50 ROLAND repris dans une tête  » GALIEN KRÜGER  » et le tout est diffusé en stéréo dans deux petites enceintes MARSHALL.

1992 : sortie de  » ISLANDS OF MEMORIES « , ainsi que de l’album  » XAVIER GRAAL CHANTÉ PAR DAN AR BRAZ  » (enregistrés fin 1991, début 1992 aux studios Woodworm à Bradford – Angleterre ) et enfin de  » REVE DE SIAM  » (BO d’un téléfilm tourné à Brest), enregistré aux mêmes studios en Mai. » ISLANDS OF MEMORIES  » et  » XAVIER GRAAL CHANTÉ PAR DAN AR BRAZ  » sont une sorte de compilation de différents morceaux présents dans les albums  » DOUAR NEVEZ « ,  » ALLEZ DIRE A LA VILLE « ,  » EARTH’S LAMENT « ,  » ACOUSTIC « , mais dans un style très différent de la décennie précédente : (absence de solis étincelants, de gros riffs  » killer « , et de drums percutants pour les trois premiers).

Les sons clairs des simples bobinages de la OUDENOT se partagent le paysage avec la TAKAMINE nylon et, bien sûr, les PAVY puissantes et cristallines. Parfois quelques notes  » sagement crunchy  » (humbucker EMG), viennent souligner les contours de ces aquarelles sonores.Pour ses concerts, Dan a fait l’acquisition cette même année de deux retours  » NOVANEX  » amplifiés.


Le 24 Juillet 1993, sur la place de la Résistance à QUIMPER a lieu le concert de clôture du 70ème anniversaire des Fêtes de Cornouaille.

Pour ce concert qui marque le début de la grande aventure de l’HERITAGE DES CELTES, Dan, utilise ses acoustiques D. PAVY, une YAMAHA APX, et une TAKAMINE cordes nylon. En électrique, il joue sur ses Guy OUDENOT; Il se livre ainsi à l’une de ses prestations favorites : un dialogue guitare saturée/cornemuse avec Patrick Molard dans  » Farewell Bob Brown, Abercairney highlanders & Suite écossaise « .

Les deux instruments se fondent dans un ensemble si parfait que seul le mordant du humbucker EMG fait ressortir la guitare de Dan.A la fin de la même année, sort l’album  » THEME FOR THE GREEN LAND  » un album instrumental de guitare et cornemuse ou l’on peut apprécier encore une fois de belles rythmiques acoustiques sur les PAVY, ornées des arpèges cristallins et aériens des électriques Guy OUDENOT sur des morceaux comme  » Theme for the green lands  » ,  » Cornwall love  » ou  » the story books of Ullapool « .


23-starfield_cabriolet_26Pour le premier album de l’HERITAGE des CELTES enregistré en studio en 1994, Dan AR BRAZ utilise toujours les mêmes guitares acoustiques.
Par contre, ses nouvelles guitares électriques sont des  » STARFIELD  » : une  » cabriolet  » : mapple-neck, humbuckers Seymour Duncan & sélecteur 5 positions et une  » Altaïr American Custom  »  (sa préférée ! ) : mapple neck diapason court, corps acajou, table érable, deux humbuckers Seymour Duncan, sélecteur 5 positions et push/pull du potar de tonalité splittant les micros.Dan a découvert cette guitare suite au banc d’essai effectué par Eric Cervera, à l’époque rédacteur à  » Guitar & Bass  » et guitariste de Kitchen of love.

Cette même année, Il inaugure également un nouveau rack d’effets SE 70, une réverb SRV 330 W, un chorus SDX 330 ainsi qu’un delay SDE 330, le tout de marque ROLAND. Ces effets passent par un ampli de puissance CHEVIN RESEARCH A 500 et deux enceintes de 250 watts fabriquées par Patrick SICARD.

1995 : L’HERITAGE DES CELTES est en tournée dans l’hexagone ; Dan AR BRAZ a complété son set d’effets par un nouveau module synthé guitare ROLAND GR 09 et un rack DIGITECH GSP 2101. Pour le concert du 31 Mai à RENNES il joue sur ses acoustiques PAVY et ses STARFIELD sur lesquelles il semble affectionner la position du sélecteur micro manche pour ses solos.Sur la chanson  » Maro eo ma mestrez  » interprétée par Yann FANCH KEMENER, Dan sculpte un magnifique chorus avec son Altaïr American Custom , résurrection en mieux de la version trop courte et confidentielle figurant sur  » Chemins de Terre  » en 1974.

1996 : Dan se fait fabriquer une nouvelle et magnifique Didier PAVY, mais qui n’arrivera pas à remplacer les deux premières. Cette guitare sera vendue à Jacky MOLARD. C’est aussi l’année ou l’HERITAGE DES CELTES remporte les Victoires de la Musique le 12 Février 1996 !
A cette occasion, Dan interprète  » CALL TO THE DANCE  » avec sa Starfield Cabriolet mapple neck.

24-godin_st1_27En mai, pour le concours de l’Eurovision, Dan arbore une nouvelle gratte : une GODIN TCI.
Ces guitares canadiennes série artisan succèdent maintenant aux Starfield. Dan a fait l’acquisition d’une TC1 et d’une ST1 : corps acajou, table en érable moucheté,  manche érable/touche ébène 22 frettes.Pour l’électronique, ce sont des micros hot rail (à barrette) contrôlés par un switch 3 ou 5 positions (suivant modèle) ainsi qu’un volume et une tonalité push/pull (équalisation passive) assurant, en mode splitté, un son quasi électro acoustique.

En ce qui concerne les amplis, Dan opte en milieu d’année pour deux combos à lampes FENDER  » BLUES DE VILLE « .

25-godin_st1_28Eté 1997 : Sortie de l’album  » FINISTERRES  » et les guitares utilisées sont les GODIN décrites ci-dessus.En ce qui concerne les effets, Dan s’achète un BOSS GT5
 » …les saturations Boss sont mes préférées car leur chaleur est, à mon sens, la plus proche des amplis à lampes…  » affirme-t-il.

Côté amplis, Dan revend les deux FENDER et se rachète deux combos PEAVEY DELTA BLUES – HP 15 pouces ainsi que deux baffles PEAVEY ; comme ces deux enceintes sont initialement prévues pour les pedal-steel, Dan fait changer les haut-parleurs contre deux  » blue marvel  » 15 pouces. Il parvient ainsi à sortir un gros en stéréo qui s’entend nettement sur des titres comme  » BROKEN PRAYER  » ou l’intro de  » FINISTERRES « .

1998 : Nouvelle consécration aux Victoires de la Musique en Février : sur la scène de l’Olympia à Paris, l’intro de  » BROKEN PRAYER  » retentit et, cramponné au manche de sa GODIN ST1, Dan AR BRAZ plaque un bend bluesy bien teigneux et envoie la mélodie, à l’unisson avec le bagad KEMPER.

26-godin_tc1_30La tournée de l’HERITAGE passe par le Zénith de Paris, les 15 &16 Mars 1998.

Sur cette tournée, et on l’aperçoit sur la couverture du Live au Zénith, Dan utilisera une LAG acoustique
Un double album et une vidéo suivront. Le 14 Août, le groupe est en concert sous le chapiteau de Kergroise au Festival Interceltique de Lorient. Dan joue sur une nouvelle GODIN : une TC1 avec deux humbuckers pilotés par un sélecteur 5 positions, un volume et une tonalité push/pull.

27-peavey_delta_blues_30Il participe également à l’enregistrement de l’album  » Excalibur  » et sur le titre du même nom, composé par lui-même, on peut entendre la TC1 deux humbuckers. Ses effets et son système d’amplification restent sensiblement les mêmes. (GT5 + WHA WHA MORLEY « Bad horsie » + PEAVEY DELTA BLUES).

16 Mars 1999 : concert géant pour la St Patrick ! les MUSICIENS de  » BRETAGNES  » font vibrer les murs de l’immense PARIS-BERCY ; Alan STIVELL rejoint sur scène Dan AR BRAZ et l’HERITAGE : intro  » choral de Bach  » à l’orgue et Dan attaque le fameux  » POP PLINN « … pour la première fois depuis 27 ans ! Dans la foulée,  » BREZHONEG RAOK  » ressurgit aussi ! La saturation plus épaisse qu’en 1972/74 est due, certes, aux humbuckers de la TC1 mais aussi aux deux têtes PEAVEY CLASSIC 50 que Dan vient d’acquérir :  » pour un espace de cette dimension, il me fallait le gros son …  » dit-il.Le 10 Juillet 1999 à Rennes, il est sur scène pour le concert de Jacques PELLEN : Les tombées de la nuit où il interprète deux de ses morceaux-phare des années 70 :  » DOUAR NEVEZ  » et  » TO RORY  » sur sa STARFIELD Altaïr Américan Custom connectée au GT5 et aux têtes PEAVEY CLASSIC 50 avec les deux enceintes de la même marque.Entre temps, Dan opte pour le nouveau pédalier BOSS GT3, moins encombrant, mais il ne le gardera pas très longtemps,  » trop d’ambiguïté au niveau des configurations de préamplis et de simulation HP …  » et préfère revenir au GT5. A l’automne 99, il craque également pour une nouvelle wha wha BUDDA dont le son est très proche des vieilles VOX, mais sans aucun bruit de fond.Pour sa participation au double album  » AUTOUR DE LA GUITARE  » il utilisera encore la même STARFIELD Altaïr en son clair sur  » Lili « , une belle version instrumentale de la chanson de Pierre PERRET.

La période des grands concerts passée, Dan continue à travailler sur son futur grand projet d’album instrumental. C’est une véritable quête du Graal en ce qui concerne les sonorités des guitares qu’il veut claires et aériennes. Après avoir essayé sans conviction particulière différents modèles, il se tourne vers les prestigieuses MUSIC MAN  » grâce à mon ami Denis FARGEOT qui m’a signalé un banc d’essai dans une revue spécialisée … ».

28-musicman_axis_sport_32Quelques jours plus tard, fin Décembre 1999, il passe commande d’une AXIS SPORT… dès les premiers essais il est littéralement subjugué par le ramage de la belle américaine !
Le son qu’il recherche tant est là, sous ses doigts !!!…
Le ramage, certes, mais aussi le plumage !! … : corps sculpté dans un frêne magnifique, manche et touche érable, deux micros humbuckers Di Marzio Custom, sélecteur 5 positions.

Cette guitare excelle dans les sons clairs, cristallins et ronds à la fois, sustain impressionnant (une sorte de compression naturelle émane réellement des veines de l’instrument). Pris sous le charme, Dan acquiert aussitôt une seconde Music Man : une SILHOUETTE SPECIAL : corps en aulne et touche palissandre avec 3 Di Marzio Custom (deux simples avec silent circuit et un humbucker chevalet).

29-musicman_silhouette_special_catalogueMusicman Silouhette Special (photo venant d’un catalogue)

Pour restituer le mieux possible le chant de ces sirènes, il opte pour une autre configuration d’amplification : deux PEAVEY CLASSIC 3O , HP 12 » viennent remplacer les  » Delta blues « .


30-pavy_lorient_3113 Août 2000 : émouvant et dernier concert de l’HERITAGE des CELTES au Festival Interceltique de LORIENT. Pour honorer cette grande aventure qui prend fin, Dan joue sur ses MUSIC MAN ; deux nouveaux baffles PEAVEY HP 12  » viennent compléter les CLASSIC 30.

31-pavy_forever_29Janvier 2001 : sortie de  » LA MEMOIRE DES VOLETS BLANCS  » : sans doute le plus bel album de Dan AR BRAZ
 » … le disque d’un homme compositeur et guitariste, tant cette musique est pleine de son authenticité, de sa profondeur, de sa générosité, de son intraitable fidélité …  » écrira Jean-Jacques GOLDMAN.Que rajouter d’autre car tout est dit dans ces deux phrases, sinon que Les MUSIC MAN, sous le toucher fabuleux du guitariste quimpérois deviennent de pures merveilles !Dan a utilisé l’AXIS SPORT, micro manche, sur une grande partie des titres, la SILHOUETTE SPECIAL, micro manche également, sur  » GWERZ RORY  » puis, micro central sur  » L’OUEST PERDU « , teinté d’une très légère overdrive sur le solo à la fin du morceau.

Les parties acoustiques ont été jouées sur une LOWDEN et les PAVY … qui elles, commencent à accuser le poids des ans.

Dans le courant de cette même année, il fait l’acquisition d’une autre  » SILHOUETTE « , mais avec deux humbuckers et un simple bobinage en position centrale, d’une AXIS SUPER SPORT, corps tilleul, table érable et manche palissandre montée avec deux MM 90 Di Marzio (version Music Man du célèbre P 90 cher à Gibson, mais comportant un silent circuit pour éviter les ronflettes). Dan confie que  » … la sonorité de cette guitare est à tomber par terre, dommage qu’elle ne comporte pas trois MM 90 … « .

32-musicman_axis_supersport_catalogueMusicman Axis Super Sport (photo venant d’un catalogue)

En résumé, la  » famille  » MUSIC MAN dont il s’est entouré se compose donc actuellement de :

  • une Axis Sport, corps frêne, touche érable, deux micros humbuckers.
  • une Axis Sport, corps frêne, touche palissandre, deux humbuckers.
  • une Axis Sport, corps frêne, table érable, touche palissandre, deux humbuckers.
  • une Axis Super Sport, corps frêne, table érable, touche palissandre, deux MM 90.
  • une Axis Super Sport, corps tilleul, table érable, touche palissandre, deux MM 90 + un piezzo.
  • une Silhouette spécial, corps aulne, manche érable, deux simples et un double.
  • une Silhouette, corps aulne, manche palissandre, deux doubles et un simple central.

Tous les micros sont des DI MARZIO Custom.

33-musicman_silhouette_catalogueMusicman Silouhette (photo venant d’un catalogue)

2002 : construction par le luthier Guy OUDENOT d’une copie des PAVY, mais avec pan coupé.
 » …elle sonne un peu  » neuf  » et il faudra attendre qu’elle vieillisse pour égaler mes PAVY&…  » confesse Dan.

Pour le concert des Nuits Celtiques lors de la St Patrick au Stade de France il a utilisé la Music Man Axis Sport, manche érable branchée dans son GT5 … qui vient d’être remplacé tout récemment par le nouveau BOSS GT6.

Il y a peu de temps, Dan s’est racheté également un GT3 d’occasion pour les parties acoustiques sur scène.


Lorsqu’elles naissent,
Les guitares renferment dans leurs veines
Une âme et une voix,
Il leur reste à rencontrer un jour les doigts magiques d’un musicien
Qui saura nous faire écouter leur chant
Dan AR BRAZ est de ceux-là …

Denis Fargeot. 2003.